Lot n°12
Plaque représentant la légende de saint Baarlam
Adjugé 61 000 €
Importante plaque en pierre marbrière
Nembro de forme cintrée sculptée en fort relief
d'un épisode de la légende racontée par saint
Baarlam, allégorie de l'Insouciance. Dans un
arbre à la ramure et au tronc sinueux, un enfant
à califourchon sur une branche se régale de miel
provenant d'une ruche accrochée au-dessus de
lui ; en dessous, un dragon menaçant retourne
vers lui sa gueule soufflant des flammes ; de
chaque côté du pied, deux rats rongent la racine
de l'arbuste.
Au revers, deux encoches parallèles de
l'ancienne fixation.
Italie du Nord, seconde moitié du XIIIe siècle
Hauteur : 109,5 cm – Largeur : 59,5 cm
Épaisseur : 8 cm
(Petit manque à la partie supérieure, érosion)
On retrouve cette même composition avec de très
légères variantes au tympan du portail sud, dit
"Porte de la Vie", du baptistère de Parme (fig.). Il
s'agit de l'illustration d'un épisode de la légende
que l'ermite Baarlam raconte au roi Josaphat :
"… en tombant, il a saisi avec les mains un
arbrisseau et il a posé les pieds sur un endroit
glissant et friable ; il voit deux rats, l'un blanc et
l'autre noir, occupés à ronger sans cesse la racine
de l'arbuste qu'il a saisi, et bientôt ils l'auront
coupée. Au fond du gouffre, il aperçoit un dragon
terrible vomissant des flammes et ouvrant la
gueule pour le dévorer … Mais, en levant les yeux,
il voit un peu de miel qui coule des branches de cet
arbuste ; alors il oublie le danger auquel il se trouve
exposé et se livre tout entier au plaisir de goûter
un peu ce miel". Le saint ermite donne ensuite
la clef de cette parabole: " L'arbuste, c'est la vie
d'un chacun, qui est rongée sans cesse par toutes
les heures du jour et de la nuit comme par un rat
blanc et un noir, et qui va être coupée… Le dragon
terrible est la gueule de l'Enfer qui convoite de
dévorer tous les hommes. Le miel du rameau, c'est
le plaisir trompeur du monde par lequel l'homme
se laisse séduire et qui cache absolument le péril
qui l'environne".
L'histoire de Baarlam et de Josaphat est la version
christianisée de la Vie du Bodhisattva, récit
bouddhiste en sanskrit datant du IIe au IVe siècle.
Ce récit, traduit en grec puis en latin en 1048,
a été très populaire au Moyen Age où Baarlam
et Josaphat ont tous les deux été considérés
comme des saints chrétiens. On peut voir ainsi
dans plusieurs villes du nord de l'Italie des basreliefs
datant de la seconde moitié du XIIIe siècle
illustrant différents épisodes de cette légende,
notamment au baptistère de Parme et au musée de
la cathédrale à Ferrare.
Ouvrage consulté : R. Grandi, I monumenti dei
dottori e la scultura a bologna (1267-1348), Bologne, 1982.
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11/12/2014 00:00
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