Lot n°7

Vierge à l'Enfant

Adjugé 52 000 €
Rare Vierge à l'Enfant assise en majesté en pierre calcaire sculptée en très haut relief. Le buste droit, elle tient l'Enfant entre ses deux genoux dans une parfaite frontalité ; la tête de la Vierge est ceinte d'une couronne ornée de cabochons de forme rectangulaire et losangée ; visage en ovale allongé avec pommettes et globes oculaires saillants, long nez droit, bouche fermée et menton pointu ; chevelure partagée par une raie médiane recouverte à l'arrière de la tête par un voile formant manteau ; celui-ci repose sur les épaules et les bras en tombant de part et d'autre des jambes ; robe à l'encolure horizontale recouvrant les genoux et le devant des jambes et qui tombe jusqu'au sol en laissant apparaître l'extrémité des chaussures au bout pointu ; plis verticaux parallèles allant légèrement en s'évasant entre les jambes et formant une ligne aux ondulations symétriques sur le sol ; le trône, à la modénature raffinée, présente des accotoirs pleins à deux arcatures reposant sur des colonnettes cylindriques à base moulurée. L'Enfant adopte la même attitude que sa Mère, une bandoulière passant en diagonale sur la poitrine sur les plis concentriques du manteau. 
Bourgogne, Champagne ou Lorraine, seconde moitié du XIIe siècle 
H. 59 cm X L. 22,2 cm X P. 19 cm 
(érosions et manques, tête de l'Enfant cassée et recollée) 
Les Vierges romanes en pierre sont moins répandues que les Vierges en bois, cependant on en connaît un certain nombre, plusieurs notamment en Auvergne en Aveyron ou dans les Pyrénées sont toujours conservées dans les églises in situ (Mozac, Perse, Bonneval, Vinnac, Corneilla-de-Conflent). D'autres sont entrées dans les musées, le Louvre en possède ainsi deux exemples provenant de l'Ile de France. Elles ornaient également les grandes cathédrales comme le montrent encore les deux belles Vierges en majesté, d'une étonnante similitude, aux façades ouest de Notre-Dame de Paris et de Chartres. Celle présentée ici devait s'insérer vraisemblablement dans un tympan entourée peut-être d'anges ou de saints ; aux bords latéraux du fond soigneusement taillés verticalement devait être accolé un autre panneau sculpté en relief de scènes ou de personnages venant encadrer Marie. 
La pierre, un calcaire blanc d'une dureté relative, a été par endroit rongée par l'érosion, le ruissellement d'eau et les intempéries notamment sur les arcades sourcilières, l'arête du nez, les épaules, les angles du siège. Les grandes mains protectrices de la Vierge et les mains du Christ, l'une bénissante, l'autre tenant un livre selon la représentation traditionnelle, ont disparu au cours des siècles. L'expression des visages reste cependant lisible ainsi que la délicatesse des drapés comme celle de la modénature du siège. 
Le style de cette Vierge renvoie aux Sedes Sapientiae avec la position frontale des figures, les plis parallèles et arrondis par endroits des vêtements, le trône avec ses arcatures et colonnettes cylindriques. Son canon est moins trapu que celui des Vierges auvergnates avec le torse plus étroit et le cou plus allongé ; le siège avec ses fines colonnettes baguées et ses arcatures soulignées de minces moulures est également assez éloigné des robustes chaires ou bancs trônes que l'on peut voir au centre de la France. Quant au détail de la sangle barrant la poitrine du Christ, il s'observe aussi bien sur des exemples originaires du Massif central - voir une des Vierges de l'ancienne collection Marcus au musée lorrain de Nancy - que sur d'autres provenant de l'Ile de France ainsi que le montre celle réputée venir de l'église de Crespières (Yvelines) au musée du Louvre. 
La pierre a été analysée par Annie Blanc, géologue. Il s'agit d'un "calcaire constitué d'éléments arrondis de calcite micritiques (pellets), parmi lesquels se trouvent quelques rares cristaux de calcite sparitique. Ce calcaire peut provenir des formations du Jurrassique supérieur du nord de la Bourgogne, Tonnerre et Auxerrois. Il a été très apprécié des sculpteurs et a été utilisé en Bourgogne et ainsi qu'en Lorraine pour des sculptures, en particulier des statues de la Vierge". 
Ouvrages consultés : J. Liévaux-Boccador, E. Bresset, Statuaire médiévale de collection, Ed. Les clefs du temps, 1972 ; F. Baron, Sculpture française, T I Moyen Age, Musée du Louvre, Département des sculptures du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes, Paris, 1996 ; H. Leroy, F. Debaisieux, Vierges romanes, Beaumont, 2009.

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calendrier 06/06/2014 00:00
PIASA 6 juin 2014

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