Lot n°16

Tête de saint en or fondu et ciselé

Adjugé 98 000 €
Tête de saint en or fondu et ciselé présentant un reste d'attache ou de support au sommet et un bandeau orfévré à la base avec verres de couleur et plaque d'argent niellé. Tête tonsurée et barbue au front bas, aux grands yeux larges en amande légèrement proéminents avec les pupilles cerclées, au nez droit et aux lèvres bien dessinées; la couronne de la chevelure et la barbe sont traitées en mèches parallèles et sinueuses; bandeau de la base serti de quatre battes rectangulaires destinées à recevoir des plaques d'argent gravées et niellées - une seule subsiste avec un décor de rinceaux symétriques - et quatre cabochons de forme ovale enserrant des verres de couleur.

Rhéno-mosan, seconde moitié du XIIe siècle

H_11,3 cm L_6,5 cm P_8 cm

Poids: 222 g (quelques enfoncements, manque trois plaques et un cabochon au bandeau)

Un certificat d'exportation de l'oeuvre sera remis à l'acquéreur.

PROVENANCE
- ancienne collection Baron de Volkaersbeke, Gand, d'après une note manuscrite de Julien Chappée (donnée comme en or, Xe ou XIe siècle, origine normande, fig.a). Il s'agit très probablement du baron Philippe Kervyn de Volkaersbeke (1815-1881), homme politique et historien d'art, ayant écrit notamment en 1870 une biographie des peintres Pourbus.
- ancienne collection Julien ou Jules Chappée (1862-1957), industriel et érudit, Le Mans, Le Cogner, (note manuscrite du collectionneur venant à l'appui de cette datation et de cette provenance: “Presque tous les soldats de l'armée de Guillaume le Conquérant leur avaient paru des prêtres, parce qu'ils avaient les deux lèvres rasées et les cheveux courts; Guillaume de Poitiers chronique p.65 Guillaume le Conquérant par L. Todière Tour. Mame et fils 1865 in. 8”, fig.b)
- ancienne collection Claude Vaudecrane (1915-2002), Le Mans, professeur d'anglais, expert en monnaies romaines, amateur d'art, héritier spirituel de Julien Chappée et gestionnaire de sa collection après sa mort.
- ancienne collection Jean Joubert († 1998), professeur de droit, comptabilité, gestion, sciences et techniques économiques, Le Mans, qui a acquis la tête en or en 1972 auprès de Claude Vaudecrane qui exerçait dans le même lycée, propriété aujourd'hui de son fils qui l'a reçu à titre de cadeau en 1989, le jour de l'obtention de sa thèse de Docteur en médecine (certificat d'origine de propriété).
Il faut souligner le “pedigree” particulièrement intéressant de cet objet d'orfèvrerie ayant appartenu au collectionneur Julien Chappée, grand amateur d'art médiéval, généreux donateur à de nombreuses institutions tant dans sa région que nationales (fig.c). Le musée du Louvre a acquis plusieurs oeuvres majeures passées entre ses mains notamment la chasse des Saints-Innocents (OA 10406) ou la crosse de Jean de Chanlay (OA10407), illustrant l'apogée de l'émaillerie limousine. Peintre à ses heures, il représentait des paysages ou des proches qui lui étaient chers; un tableau figurant la tête en or, typique de son style délicat, témoigne bien de l'attachement qu'il ressentait pour cet objet, il sera remis à l'acquéreur (fig.d). Claude Vaudecrane, manceau comme lui, est devenu son homme de confiance au fil des années et c'est naturellement que ce numismate réputé et, également amateur d'art, a négocié nombre de pièces de sa collection après sa mort. C'est le cas des deux oeuvres citées plus haut que le Louvre a acquises auprès de lui en 1971. C'est d'ailleurs à cette époque que le père du propriétaire est entré en possession de la tête en or.
ANALYSES SCIENTIFIQUES Rapport d'analyse selon les procédures ICP-MS et ICP-AES du Laboratoire Re.S.Artes, Bordeaux., n° R 142879A, en date du 28 juin 2017:
L'analyse de l'alliage effectuée sur un échantillon de métal prélevé dans la paroi interne, à hauteur de la zone comprise entre le nez et la lèvre supérieure, arrive à la conclusion que “le métal constitutif est un alliage ternaire d'or, d'argent et de cuivre, contenant 20 fois plus d'or que de cuivre et d'argent” et qu'il n'a pas été détecté d'éléments modernes.
Rapport d'analyse selon la méthode PIXE en faisceau extrait du Laboratoire CARAA, Le Mans, n°CA-LA-AD-314, en date du 7 mai 2018:
L'alliage de la tête en lui-même a été analysé mais aussi celui utilisé pour les soudures des deux coques au niveau de l'oreille et du cou mais aussi à l'intérieur.
“L'or constituant l'élément principal est un or assez pur >91% avec des traces d'argent et de cuivre. Aucun élément indiquant une métallurgie moderne n'est identifié (cadmium, chrome, etc....). Sur les zones rouges et sur les soudures, le cuivre est présent de manière plus importante (4,8 à 10,6 %) que dans l'alliage principal; aucun élément indiquant une métallurgie moderne n'est identifié non plus dans cet autre type d'or. Les compositions obtenues sont cohérentes avec différentes composition d'or médiéval du Xe au XVIe siècle.”
Ces deux rapports seront remis à l'acquéreur.
Il était en effet nécessaire d'avoir recours à ces analyses scientifiques pour écarter la possibilité, peu probable toutefois, d'une fabrication moderne au XIXe siècle tant ce type de sculpture est rare.
Si l'on trouve encore dans les trésors médiévaux des objets en or, aucun chef reliquaire réalisé dans ce métal ne nous est parvenu; les exemplaires ayant traversé les siècles sont en argent, en métal doré ou argenté. De nombreuses raisons peuvent expliquer la pauvreté de ce type d'objets sacrés en or: les pillages et destructions lors des périodes de troubles, leur fragilité, les incendies, les fontes régulières mais aussi l'évolution du goût qui rendait ces objets du Moyen Age démodés.
ANALYSE TECHNIQUE DE LA FABRICATION Cette tête est constituée de deux coques épaisses en or repoussé soudées verticalement au niveau des oreilles, avec finition à l'outil de la chevelure, de la barbe, des pupilles et de la bouche; vraisemblablement lors de sa réalisation, le nez a été renforcé intérieurement par l'ajout d'une petite plaque et consolidé par une soudure visible sur son aile gauche. Les soudures des deux coques, celle du nez et celle utilisée pour la fixation du bandeau ornemental de la base sont dans un alliage à plus forte teneur en cuivre que celui de la tête comme l'indique l'analyse par PIXE. Il s'agit d'une soudure par diffusion de cuivre dans le métal, technique très ancienne utilisée déjà en Mésopotamie depuis le IIIe millénaire avant J.C. et que le moine allemand Théophile (vers 1070-1125), relatant la fabrication d'un calice, mentionne dans son traité De diversis
Artibus. La technique du nielle, visible sur la seule plaquette qu'a conservé le bandeau, est connue dès l'Antiquité et a été largement utilisée par les orfèvres au Moyen Age comme l'attestent les productions du grand orfèvre mosan Hugo d'Oignies actif à la fin du XIIe et au premier tiers du XIIIe siècle.
ANALYSE STYLISTIQUE Par son hiératisme de pure frontalité, ses grands yeux au regard fixe légèrement dissymétriques, ses paupières aux arêtes vives, ses pupilles cerclées, son long nez droit, son sillon médian de la lèvre supérieure bien marqué, sa bouche aux lèvres aigues, sa barbe et sa chevelure en mèches parallèles, ses oreilles stylisées, cette tête possède les caractéristiques que l'on retrouve sur des chefs reliquaires en argent des XIe au XIVe siècles. Les principaux points de comparaison sont des chefs du XIIe siècle comme celui du pape saint Alexandre, vers 1145 ou antérieur (Musées royaux d'art et d'histoire, Bruxelles, Inv. 1031, fig. e et e'), de saint Eustache, 1180-1200 (British Museum, Londres, 1850, 1127.1, fig. f), le traitement de la chevelure et de la barbe est très semblable au buste reliquaire de saint Bernard de Menthon, vers 1200 (Suisse, Valais, fig.g) mais certains détails comme la bouche, les oreilles ou les pupilles des yeux peuvent se remarquer sur certains chefs tardifs du début du XIVe siècle visibles en France comme sainte Sabine en Côte d'or ou le chef de saint Benoît à Saint-Polycarpe dans l'Aude (fig. h et fig.i). La pertinence de ces comparaisons est aussi toute relative compte tenu de la rareté de ces oeuvres et de leur propre singularité. C'est toute la difficulté de dater ces pièces d'orfèvrerie dont les techniques ont pu perdurer durant plusieurs décennies.
C'est le cas des battes au bord dentelé qui sertissent les pierres ou les éléments décoratifs du bandeau orfévré; employées du IXe au XVe siècle, elles ne sont pas caractéristiques d'une époque très définie. Cependant les petits rinceaux symétriques de la seule plaquette en argent qui subsiste, d'un style très pur, semble quand à eux appartenir à une thématique très précise de la sphère rhénane et mosane, du XIIe au XIIIe siècle, comme on peut le voir entre autres sur le sacramentaire Ratmann d'Hildesheim, Basse-Saxe 1159 (DS 37, fig. j) ou le retable Stavelot du musée de Cluny, Meuse vers 1160/70 (inv. Cl. 13247, fig. k); il est à noter que ce motif est récurrent sur les objets d'orfèvrerie des vallées de la Meuse ou du Rhin; il est d'ailleurs très proche d'un poinçon parmi ceux utilisés par l'atelier colonais de Nicolas de Verdun, actif entre 1181 et 1205 (fig. l).
Si des objets en or ou plaqués de feuilles d'or subsistent dans certains trésors d'église, il ne semble plus s'y trouver encore de chefs reliquaires en or. Pourtant les documents anciens attestent de leur existence, on pense notamment aux deux chefs reliquaires en or, celui de saint Jean-Baptiste et celui de saint Louis, du Trésor de la Sainte-Chapelle réalisés au XIIIe siècle qui ne nous sont pas parvenus. Une tête en or est cependant visible au musée de la cathédrale d'Hildesheim, d'autant plus intéressante qu'elle est de dimension très voisine à cette tête du saint tonsuré, une quinzaine de centimètres avec la couronne. Il s'agit de la tête couronnant le reliquaire de saint
Oswald réalisé en or, argent, argent niellé et émaux cloisonnés, en Basse- Saxe, vers 1185/89 (fig. m). D'un style plus naturaliste que celle présentée ici, elle témoigne bien cependant de chef fabriqué au Moyen Age dans ce métal précieux. Enfin, le reste d'attache ou de support visible au sommet de la tête pourrait correspondre à la présence d'un reliquaire. Cet objet n'a pu en effet contenir de relique, aucune trace de fermeture n'étant visible à sa partie inférieure. On peut émettre l'hypothèse qu'il a pu par contre servir de support à une ampoule ou un reliquaire contenant un fragment du crâne du saint religieux représenté, moine ou diacre.
L'ange en cuivre doré et émaillé de Limoges provenant de l'abbaye de Grandmont, à présent conservé dans l'église de Saint-Sulpice-les-Feuilles (Haute-Vienne), peut donner une idée d'un tel montage. Bien que rajouté au XIIIe, un siècle après la réalisation de la statuette, un tonnelet en cristal de roche renfermant à l'origine un os du doigt de saint Junien, surmonte la tête de l'ange (fig. n); rien n'interdit donc de penser qu'un tel montage ait pu se faire à l'époque médiévale.
Quoiqu'il en soit, on est en présence ici d'un objet d'une insigne rareté, aussi fascinant malgré sa dimension modeste qu'un chef reliquaire de taille réelle. Il devait figurer un personnage religieux faisant l'objet d'une grande dévotion pour que son commanditaire sacrifie une somme conséquente dans le métal le plus précieux. Il doit vraisemblablement sa préservation à un enfouissement comme l'indiquent les dépôts de calcaire restés accrochés aux parois intérieures; il a pu ainsi échapper aux fontes d'or qui ont été la loi quasi générale de l'orfèvrerie religieuse médiévale.
Ouvrages consultés:
- Exposition Paris 1951-1952, Trésors d'art de la Vallée de la Meuse, Musée des Arts Décoratifs, cat.
- E. Kovács, Kopfreliquiare des Mittelalters, ed. Im Insel-Verlag, 1964
- Exposition Cologne/Bruxelles 1972, Rhin-Meuse - Art et Civilsation 800-1400, Kunsthalle-Musée Royaux d'Art et d'Histoire, cat.
- Exposition Paris/New York 1995-1996, L'oeuvre de Limoges, musée du Louvre - The Metropolitan Museum of Art, cat.
- C. Arminjon et M. Bilimoff, L'art du Métal, éditions du Patrimoine, 1998
- Exposition Paris 2001, Le trésor de la Sainte-Chapelle, musée du Louvre, cat.
- Exposition Paris 2005, La France romane au temps des premiers Capétiens (987-1152), musée du Louvre, cat.
- Exposition Beaune 2005/2006, Trésors des cathédrales d'Europe. Liège à Beaune, Hôtel-Dieu - Musée des Beaux-arts, Collégiale Notre-Dame, cat.
- Exposition New York 2013, Medieval Treasures from Hildesheim, Metropolitan Museum of Art, cat.
- Exposition Saint-Omer/Paris 2013, Une Renaissance - L'art entre Flandre et Champagne 1150-1250, Musée de l'hôtel Sandelin
- Musée de Cluny, cat.
Saint head cast in gold and chased, bearing the remains of an attachment or holder on the top and a finelycrafted band at the bottom studded with glass and a niello silver plate. Tonsured head, bearded with a lowlined forehead, large almond-shaped wide-set eyes slightly protruding with rimmed pupils, straight nose and sharp lips; the crown of hair and the beard worked in parallel wavy strands; four beaten rectangles designed to hold engraved niello silver plaques, of which only one remains, decorated with symmetrical vine tendrils, and four oval-shaped cabochons in which coloured glass are set.
Rheno-Mosan, later half of the 12th century
H_11.3 cm W_6.5 cm D_8 cm
Weight: 222 g (A few dents, one cabochon and three plaques missing in the band)
An export certificate of the lot will be given to the buyer
Provenance
- Former collection of Baron de Volkaersbeke, Ghent, according to a hand-written note by Julien Chappée (thought to be gold, en or, Xe ou XIe siècle, origine normande, fig.a). This is very likely the baron Philippe
Kervyn de Volkaersbeke (1815-1881), a politician and art historian who is known for a biography of the
Pourbus painters he wrote in 1870.
- Former collection of Julien or Jules Chappée (1862-1957), industrialist and scholar, Le Mans, Le Cogner, (hand-written note by the collector that backs the dating and the provenance: “Almost every soldier in William the Conqueror's army seemed to them to be a priest, as they were clean-shaven and had short hair; Guillaume de Poitiers chronicle p.65 Guillaume le Conquérant by L. Todière, Tours. Mame et Fils 1865 in. 8”, [“Presque tous les soldats de l'armée de Guillaume le Conquérant leur avaient paru des prêtres, parce qu'ils avaient les deux lèvres rasées et les cheveux courts; Guillaume de Poitiers chronique p.65 Guillaume le Conquérant par
L. Todière Tour. Mame et fils 1865 in. 8”] fig.b)- Former collection of Claude Vaudecrane (1915-2002), Le Mans, professor of English, expert in Roman coins, art lover, spiritual heir to Julien Chappée whose collection he managed after the collector's death.
- Former collection of Jean Joubert († 1998), professor of accounting, Le Mans, who acquired the gold head in 1972 from Claude Vaudecrane who taught in the same school, now owned by his son who received it as a gift in 1989 on the day he earned his qualification as Doctor of medicine (original deed of title).
The particularly interesting “pedigree” of this piece of precious metalwork is noteworthy, having once been owned by the collector Julien Chappée, great connoisseur of medieval art and generous donor to several institutions, both within his region and across the country (fig.c). The Musée du Louvre acquired several major works that had been owned by him, notably La Chasse des Saints-Innocents (OA 10406) and Jean de Chanlay's crosier (OA 10407) illustrating the pinnacle of Limoges enamelwork. An occasional painter himself, he painted landscapes or members of his family who were dear to him. His fondness for this piece can be seen in a painting of the gold head in his typical subtle style; it was given to the buyer (fig.d). Claude Vaudecrane, also from Le Mans, became his right-hand man over the years, and quite naturally, this renowned numismatist and art lover negotiated several pieces of the collector's collection after the latter's death. This was the case with the two works mentioned earlier that the Louvre acquired from him in 1971. It was in fact at that time that the owner's father came to own the gold head.
Scientific analyses
Report of the

analysis based on the ICP-MS and ICP-AES techniques of Laboratoire Re.S.Artes, Bordeaux., No. R 142879A, dated 28 June 2017:
According to the findings of the alloy analysis on a metal sample taken from the inner surface, around the area between the nose and the upper lip, “the constituent metal is a gold-silver-copper ternary alloy containing 20 times more gold than copper or silver” and no modern elements were detected.
Report of the analysis based on the PIXE beam, extract from Laboratoire CARAA, Le Mans, No. CA-LAAD- 314, dated 7 May 2018:
The alloy of the head itself was analysed as well as the alloy used for welding the two shells near the ear and the neck, and also on the inside.
“The gold that constitutes the primary component is quite pure, >91% with traces of silver and copper.
No element indicative of modern metallurgy (cadmium, chromium, etc.) was found. The red areas and the welds contain more copper (4.8 to 10.6%) than in the main alloy; no element indicative of modern metallurgy was found in this other type of gold either. The compositions measured were consistent with the different compositions of medieval gold from the 10th to the 16th century.”
These two reports were handed over to the new owner.
This type of sculpture being so uncommon, it was essential to conduct these scientific analyses to rule out the possibility, albeit slim, of modern 19th century manufacturing.
While we still find items in gold in medieval treasures, we had never acquired a reliquary head made of gold, as most of the pieces that have survived over the centuries are made of silver or gold- or silver-plated metal.
There are several reasons for the paucity of such holy objects made of gold: looting and destruction during times of trouble, their fragile nature, fires, repeated melting as well as the changing tastes that made these works from the Middle Ages outdated.
Technical analysis of the ma king
The head is made up of two embossed thick gold shells welded together vertically near the ears, and worked with a finishing tool for the hair, beard, pupils and the mouth. It would appear that when it was made, the nose was reinforced from the inside with a small plate that was held in place through the weld that can be seen on the left flare. The two shells, the nose and the decorative band are welded using an alloy whose copper content is higher than that of the head, as mentioned in the PIXE analysis. This is a welding technique in which copper is injected in the metal, a very ancient technique that was used in Mesopotamia right from the third millennium BC, and that the German monk Theophilus (fl. c. 1070-1125) describing the making of a chalice, mentioned in his treatise De diversis artibus. The niello technique seen in the sole plaque remaining in the band was known right from the Greek and Roman times and was widely used by gold and silversmiths in the
Middle Ages as seen in the works of the major Mosan goldsmith, Hugo d'Oignies, who worked from the end of the 12th century to the first three decades of the 13th century.
Stylistic analysis
With its purely hieratic frontality, its large, slightly asymmetrical eyes with their hard gaze, the sharp ridges of the eyelids and rimmed pupils, its long straight nose, the pronounced philtrum on the upper lip, its setlipped mouth, the parallel strands of the beard and hair, and its stylised ears, this head is typical of silver reliquary heads from the 11th to the 14th century. The main points of comparison are the heads from the 12th century such as that of the Pope Saint Alexander around 1145 or earlier (Royal Museums of Art and History, Brussels, Inv. 1031, fig. e and e'), Saint Eustache, 1180-1200 (British Museum, London, 1850, 1127.1, fig.
f), the work on the hair and beard is very similar to the reliquary bust of Saint Bernard de Menthon towards 1200 (Switzerland, Valais, fig.g) but certain details such as in the mouth, ears and pupils can be observed in certain later heads in the early 14th century in France, such as the head of Sainte Sabine in Côte d'Or or that of
Saint Benoît in the town of Saint-Polycarpe in the Aude region (fig. h and fig.i). The relevance of these comparisons is quite limited as these works are scarce and each of them is unique. There in lies the difficulty of dating these precious metalworks as such techniques were employed over several decades.
This is the case for the frilled-edged beaten sections for inserting the stones or the decorative elements of the band; they were popular from the 9th to the 15th century and are not typical of a specific period. However, the exquisite, tiny vine tendrils in the sole remaining silver plaque, would appear to belong to a more specific theme of the Rhenan and Mosan circles, from the 12th to the 13th century, as can be observed in some works such as the Ratmann sacramentary in Hildesheim, Lower Saxony 1159 (DS 37, fig. j) or the Stavelot altarpiece in Musée de Cluny, Meuse dated approximately 1160/70 (Inv. Cl. 13247, fig. k). It is noteworthy that this is a recurring pattern in precious metalworks from the Meuse or Rhine valleys; it is in fact very similar to one of the hallmarks used by Nicolas de Verdun's workshop in Cologne that prevailed from 1181 to 2015 (fig. l).
While certain church treasures still have some works in gold or gold leaf-plating, it would seem that there are no more gold reliquary heads to be found. And yet, old documents confirm their existence. This brings to mind the gold head of Saint Louis from the Sainte-Chapelle treasury, crafted at the end of the 13th century, and that went missing during the French Revolution. A gold head is however on display in the Hildesheim cathedral museum and is all the more significant as it is very similar in size as the tonsured saint's head - about 15 centimetres with the crown. This head crowns the reliquary of Saint Oswald, and is crafted in gold, silver, niello silver and cloisonné enamels - Lower Saxony, around 1185-89 (fig.m). While it has a naturalistic style compared to the one shown here, it does bear witness to the heads crafted in this precious metal in the
Middle Ages. The remains of the attachment or holder that can be seen on the top of the head may suggest the presence of a reliquary. This piece itself could not have contained a relic as there are no signs of a lid in the lower part. One might hypothesis that it may have been used as a stand for a vial or reliquary containing a fragment of the skull of the saint, monk or deacon it represents. The Limoges copper angel with gold and enamelled work from the Grandmont abbey, now housed in the church of Saint-Sulpice-les-Feuilles (Haute- Vienne) can give an indication of this type of assembly. Although it was added in the 13th century (a hundred years after the statuette was crafted), a rock crystal cylinder that initially contained a finger bone of Saint
Junien is placed on the top of the angel's head (fig.n); it would not be unreasonable to believe that this type of assembly may have been used in the medieval times.
We nonetheless find ourselves before a piece of the utmost rarity and every bit as intriguing despite its being smaller than a life-sized reliquary head. It likely represented a greatly-revered religious figure the person who commissioned this work to give up a substantial amount in the most precious of metals. It has survived to this day as it may have been buried as suggested by the lime deposits in the inner surface, thus avoiding the gold melting that was virtually the general law for the religious precious metalworks of the medieval age.
Works consulted:
- Paris exhibition 1951-1952, Trésors d'art de la Vallée de la Meuse, Musée des Arts Décoratifs, cat.
- E. Kovács, Kopfreliquiare des Mittelalters, ed. Im Insel-Verlag, 1964
- Cologne/Brussels exhibition 1972, Rhin-Meuse - Art et Civilisation 800-1400, Kunsthalle- Musée Royaux d'Art et d'Histoire, cat.
- Paris/New York exhibition 1995-1996, L'oeuvre de Limoges, Musée du Louvre - The Metropolitan Museum of Art, cat.
- C. Arminjon and M. Bilimoff, L'art du Métal, Editions du Patrimoine, 1998
- Paris exhibition 2001, Le trésor de la Sainte-Chapelle, Musée du Louvre, cat.
- Paris exhibition 2005, La France romane au temps des premiers Capétiens (987-1152), Musée du Louvre, cat.
- Beaune exhibition 2005-2006, Trésors des cathédrales d'Europe. Liège à Beaune, Hôtel-Dieu - Musée des Beaux-Arts, Collégiale
Notre-Dame, cat.
- New York exhibition 2013, Medieval Treasures from Hildesheim, Metropolitan Museum of Art, cat.; - Saint-Omer/Paris exhibition 2013, Une Renaissance - L'art entre Flandre et Champagne 1150-1250, Musée de l'Hôtel Sandelin - Musée de Cluny, cat.

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