Sainte Cécile
Adjugé 2 300 000 €
Sainte Cécile en albâtre sculpté en ronde-bosse. La sainte patronne des musiciens, assise sur un banc-trône ouvragé, joue d'un orgue portatif posé sur un de ses genoux ; elle actionne le soufflet placé à l'arrière de l'instrument de sa main gauche, les doigts de la main droite appuyant sur les touches. Le buste légèrement incliné, elle présente un visage ovale au haut front dégagé, aux pommettes saillantes, à la bouche menue et au petit menton rond ; la chevelure, retenue par un diadème, tombe en longues mèches ondulées sur les épaules et dans le dos ; elle est revêtue d'une robe à l'encolure en V, ceinturée à la taille, et d'un manteau dont les pans sont attachés par une cordelette ; le manteau est bordé d'un large orfroi sur lequel court une longue inscription en latin … GLORIAM… PRO NOBIS. Le siège en forme de banc comporte un dossier bas mouluré, des pieds arrière en pilastres doublés de contreforts à pinacles et des accotoirs ajourés d'arcatures gothiques reposant sur une terrasse à pans moulurée. L'orgue portatif est représenté avec précision avec une double rangée de tuyaux de hauteur dégressive, le soufflet de la réserve d'air et une caisse délicatement ornée de remplages.
Castille, attribuée à Gil de Siloé (Anvers ? 1440 – Burgos, vers 1501), vers 1500
Hauteur : 49 cm
Socle en bois mouluré
(légers manques notamment à l’auriculaire de la main droite et aux bords du manteau)
On sait peu de choses sur la carrière de Gil de Siloe, sculpteur d'origine flamande, principal représentant du gothique tardif en Castille au service des Rois catholiques. Son activité est essentiellement documentée durant les deux dernières décennies du XVème siècle et son œuvre magistrale en albâtre demeure le somptueux tombeau de la chartreuse de Millaflores près de Burgos. On peut y voir, outre les gisants de Jean II de Castille et d'Isabelle de Portugal, une multitude de statuettes de saints et de vertus dans un cadre d'architectures très ouvragées de style gothique finissant. Plusieurs de ces statuettes, de dimension approchante, sont assises à la manière de cette sainte Cécile et présentent également des manteaux aux plis profonds, anguleux et cassés. Une Vierge à l'Enfant, à la morphologie du visage très comparable, en montre un bon exemple (fig.). Cette remarquable sainte Cécile nous est parvenue dans un excellent état de conservation. Par la délicatesse de son exécution, la précision apportée à la figuration du siège, de l'instrument de musique et des détails vestimentaires, ses dimensions d'objet précieux, elle était vraisemblablement destinée à la dévotion privée d'un haut personnage castillan.











