Lot n°56

Sainte Marguerite en albâtre sculpté

Adjugé €
Sainte Marguerite en albâtre sculpté en rondebosse, avec restes de rehauts de dorure. 

Debout, sortant du dragon, les mains jointes, elle incline, sa tête, le regard tourné vers le monstre qui, retient dans sa gueule un morceau de sa robe , chevelure traitée comme un casque formant en, bordure du front des petites boucles serrées, bouillonnantes et s'échappant vers l'arrière en, un amas de mèches ondulées compactes ; détail, raffiné des vêtements avec manteau retenu sur, la poitrine par un noeud délicat ; le monstre, aux, proportions ramassées, tout en muscles tendus, relève son arrière-train aux pattes imposantes, et griffues. Le groupe se tient sur un haut, soubassement mouluré dont il occupe toute la, terrasse et qui présente un écu en cartouche qui, porte des traces d'armoiries. 

Ecartelé, au 1 :, parti, en a : ? ; en b : ? ; au 2 et au 3 : d… à trois, bandes d… ; au 4, ?. 

Champagne, Troyes, attribuée à Jacques Juliot, l'Ainé, vers 1540/50 

H 54 × L 34,4 × P 15,6 cm (Légers accidents et manques à la queue du, dragon) 

Provenance : famille Chabannes de La Palice, château de la Tourette , Sainte Marguerite fait partie des saintes les plus populaires en Champagne et elle a fait l'objet au XVIe siècle d'une dévotion particulière dans cette région. 

De, nombreux exemples sont encore conservés ; pour n'en citer que quelques uns, on pense notamment parmi les plus belles à la sainte Marguerite de l'église de, Bouilly, à celle de l'Hôtel-Dieu de Troyes, de l'église d'Arrelles près de Chaource ou encore à celle de l'église de l'Assomption à Montmorency-Beaufort, toutes, selon une iconographie identique, debout sur le monstre, "yssant du ventre du dragon". 

Celle présentée ici, d'une grande qualité, était visiblement par ses dimensions destinée à la dévotion privée. 
Sa facture témoigne d'un ciseau très personnel, par le caractère ramassé de la composition, le côté "bouillonnant" et mouvementé de la chevelure, la force qui se dégage du monstre – qui tient une place, essentielle dans le groupe – et par le style ouvertement italianisant du soubassement avec son écu en forme de cartouche. 
Un atelier de sculpteurs, situé à, Troyes, a laissé des oeuvres du même style qui permettent d'établir un rapprochement. 
Il s'agit de l'atelier des Juliot dont l'oeuvre emblématique est le retable en, albâtre de l'ancienne abbaye de Larrivour située non loin de Troyes attesté de la main de Jacques Juliot l'Aisné dont les panneaux sont à présent dispersés entre, l'église Saint-Nicolas de Troyes, le musée de Vauluisant et le Metropolitam Museum de New York. 
De la même facture, on rapproche de ce retable démantelé, l'extraordinaire autel de Saint-Jean-au-Marché de Troyes (fig. 
a et fig. b). 

Les historiens d'art y reconnaissent une survivance de la tradition médiévale, inspirée, des retables flamands, mélangée à un vocabulaire classique particulièrement marqué dans l'architecture. Typique de l'art de la première Renaissance, ce style se, rattache à un courant important de la sculpture champenoise qui s'affirme dès les années 1530-1540, moins tourné vers le Nord que vers l'Italie. 

Plusieurs points de comparaison peuvent s'observer entre la sainte Marguerite et le panneau de La Restitution des deniers : le traitement des chevelures (fig. c) celui du noeud attachant le manteau (fig. d) le caractère de puissance qui se dégage de certaines corpulences comme celle du dragon et celle du personnage de, droite jusqu'à l'interprétation de l'autel de style classique portant également un écu en forme de cartouche (fig. e). On sait peu de chose sur la dynastie des sculpteurs Juliot. 

Deux d'entre eux, Hubert et Jacques le Jeune, sont présents sur le chantier de Fontainebleau où ils, sont très bien payés ; ils travaillent également au côté de Dominique Florentin, d'origine toscane mais qui s'installe en Champagne en 1540, longtemps resté au, service des Dinteville, grande famille champenoise proche du pouvoir royal. 
Jacques l'Aisné est quant à lui une figure importante du milieu artistique troyen et, s'affirme comme l'artiste le mieux payé de la ville. 
Il est à remarquer que sa femme se prénommait Marguerite… 

Ouvrages consultés : J. Baudoin, La sculpture flamboyante en Champagne Lorraine, Nonette, [1990] ; cat. exp. 
Troyes, 2009 : Le beau XVIe – Chefs d'oeuvre de, la sculpture en Champagne, Troyes, église Saint-Jean-au-Marché, 2009 ; P.E. Leroy, Sculpture en Champagne au XVIe siècle – 300 chefs d'oeuvre de la statuaire en, Champagne méridionale, Dijon, 2009 ; Les églises de TroyesImages du patrimoine – 279, Inventaire général du patrimoine culturel, 2

" data-desc-exceprt="

Sainte Marguerite en albâtre sculpté en...">

Sainte Marguerite en albâtre sculpté en...

En savoir plus
Déposer un ordre Se renseigner
Vente
calendrier 25/06/2015 00:00
PIASA 25 juin 2015

118, rue du faubourg saint-Honoré

Voir la vente
Vente
25/06/2015 00:00 PIASA 25 juin 2015

118, rue du faubourg saint-Honoré

Voir la vente
Vente
25/06/2015 00:00 PIASA 25 juin 2015

118, rue du faubourg saint-Honoré

Voir la vente

Autres objets de la vente