Lot n°423

Rare matrice

Adjugé 20 000 €
Rare matrice originale en cuivre gravé en taille d’épargne représentant L’Adoration des Bergers d’après une composition de Jean d’Ypres. Au centre,  la Vierge se tient assise et les mains jointes, l’Enfant nu allongé sur ses genoux ; Joseph est debout à sa gauche ; autour d’elle, six bergers et bergères, trois de chaque côté, manifestent leurs dévotion et admiration devant l’Enfant Jésus dans des attitudes animées et variées ; la scène se situe dans une étable symbolisée par la présence, au fond, d’un râtelier avec l’âne et le bœuf, un mur appareillé en partie effondré sur la gauche montrant un paysage avec habitations, sur la droite,  architectures et rempart ; au premier plan, sol herbu parsemé de touffes de plantes, un chien tenu en laisse par un berger est assis au milieu. Encadrement architecturé à double arcatures en accolade supportées par des montants à pinacles ; noms des bergers et bergères en lettres gothiques : Isamber, Mahault, le beau Roger, Gobin le gay, Alison et Aloris.

Paris, 1498

Hauteur : 12,6 cm – Largeur : 8,1 cm

Etat : bel état de conservation, léger enfoncement sur le bord droit, à la hauteur du nom Alison.

On doit cette composition à Jean d’Ypres († 1508), exerçant à Paris au tournant des XV et XVIe siècle, issu d’une famille de peintres originaire d’Amiens. Une étude récente mesure la place importante qu’occupe l’intervention des dessins de cet artiste dans la réalisation de nombres d’œuvres appartenant à différents domaines comme le vitrail, la tapisserie, les ivoires, les émaux ou encore l’orfèvrerie. C’est grâce à la diffusion des estampes gravées, sur bois ou sur métal, que ses compositions ont pu rencontrer un tel succès. Le domaine le plus remarquable reste cependant les livres d’Heures imprimés qui donnèrent à l’œuvre de Jean d’Ypres une diffusion bien au-delà de Paris et même de la France puisqu’on retrouve ses planches tant à Anvers, à Londres qu’à Venise et ce, plusieurs décennies après sa mort, jusqu’en 1542. Le peintre s’est ici inspiré de l’Adoration des Bergers pour mettre en scène des personnages du Misere de la Nativité d’Arnoul Greban paru en 1452.

La plaque présentée ici semble constituer un des rares exemplaires de matrice d’après Jean d’Ypres qui soit parvenue jusqu’à nous. On estime cependant que l’imprimeur Philippe Pigouchet devait en posséder plusieurs centaines - pas moins de cinq cent soixante – au début du XVIe siècle. La valeur assez grande du cuivre qui a toujours été un métal recherché n’a pas contribué à la conservation de ces matrices qui ont été fondues en quasi-totalité. Celle-ci faisait sans doute partie de la série de plaques gravées à Paris à l’occasion de la nouvelle édition des Heures à l’usage de Rome imprimées par Philippe Pigouchet en date du 16 septembre 1498  à la demande du libraire Simon Vostre. C’est ainsi que l’on retrouve cette Adoration des Bergers dans de nombreuses éditions, de la fin du XVe siècle jusqu’à une époque assez tardive comme le montrent des Heures à l’usage de Reims toujours pour Simon Vostre, conservées à la Bibliothèque de l’Arsenal (Réserve 8-T2540), imprimée en 1515 (fig.a). Il est intéressant de constater, sur ce dernier exemple, la présence du petit accident en bordure à la hauteur du nom Alison que l’on observe sur le bord droit de la plaque de cuivre. Il s’agit bien de la même matrice qui a du subir un petit choc lors de sa vie d’usage puisque une édition datée de 1500, appartenant à la Bayerische Staatsbibliothek de Munich (n° 18397), montre cette Adoration imprimée avec une plaque encore intacte (fig.b).

Provenances probables : collection Eugène Piot, 1862

                                      collection Eugène Dutuit, vers 1880

                                      collection Georges Duplessis, 1886

                                      propriétaire actuel depuis 1962

Une analyse du métal, effectuée par  le Bartol Research Institute de l’Université du Delaware datant du 10/12/1994, confirmant la comptabilité du cuivre avec une époque antérieure à 1600 sera remise à l’acquéreur.

Une analyse a également été faite confirmant que cette plaque en cuivre gravé n’est pas une œuvre obtenue par galvanoplastie. Enfin, une étude complète de cette matrice en cuivre sera remise également à l’acquéreur.

Ouvrages consultés : E. Piot, Le Cabinet de l’amateur, Paris, 1861 et 1862, pp. 67-74 ; Exposition  Paris, 2019-2020, Mystérieux coffrets. Estampes au temps de La Dame à la Licorne, Musée de Cluny – Musée national du Moyen Age, cat. sous la dir. de Séverine Lepape.

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Rare matrice originale en cuivre gravé en taille d’épargne représentant L’Adoration des Bergers d’après une composition de Jean d’Ypres....">

Rare matrice originale en cuivre gravé en taille d’épargne représentant L’Adoration des Bergers d’après une composition de Jean d’Ypres....

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