Grande Vierge à l’Enfant

Assise, sur un banc-trône, le buste droit, la Vierge, porte son Fils assis sur ses genoux dans une, position strictement frontale et symétrique, sa tête est ceinte d’une haute couronne posée, sur un voile stylisé dont les pans couvrent ses, épaules ; visage juvénile de forme triangulaire, à l'expression impassible avec grands yeux, long nez fin et bouche aux lèvres minces et, desserrées, oreilles percées destinées à recevoir, des pendants ; elle est vêtue d’une robe et d’un, manteau laissant passer ses bras et s'arrêtant, au-dessus du sol ; le manteau revenant sur, les genoux forme des plis verticaux en godets, losangés ; l’Enfant, assis, le buste droit, est, revêtu d'une longue tunique blousante à la taille , il ouvre ses bras dans un geste d'accueil. Italie, Ombrie, vers 1310 

H 84,4 cm Soclée (Reprises à la polychromie, vermoulures) 

Provenance : 
- Ancienne collection Albrigli, avocat, Italie, vers 1968 
- Galleria d'Orlane, Crémone, Italie, vers 2007 
- ancienne collection privée, Milan, Italie 

Cette Madone appartient encore aux majestés, ombriennes du XIIIe siècle avec son canon, longiligne, son attitude hiératique et sa stricte, frontalité. 
Malgré quelques reprises au visage, elle, a conservé la plus grande partie de sa polychromieparticulièrement harmonieuse avec cette alliance, de bleu et de rouge. 
L'historien de l'art italien, Alessandro Delpriori est l'auteur d'une étude, approfondie sur l'école de Spolette, l'oeuvre, peinte et sculptée du XIIIe siècle des vallées, d'Ombrie et de Valnerina. 

Dans un ouvrage à, paraître où sera incluse la Vierge présentée ici, il fait une analyse de cette production et place, cette sculpture dans la première décennie du, XIVe. 
Il fait le rapprochement avec une Vierge, du musée du Bargello très semblable, tant par, la couronne, le voile court encadrant le visage et, reposant sur le haut des épaules, l'ornement en, V sur la poitrine, les plis du manteau devant les, genoux, l'attitude de l'Enfant ouvrant ses bras et le, banc-trône (fig.).Delpriori rattache la polychromie, de ces deux Madones à Giacometto di Paolo da, Spoleto et son frère Giuliano. 
Ces deux artistes, jusqu'ici inconnus des historiens de l'art, ont, laissé leur signature sur une Vierge en majesté, conservée dans les collections du musée du Louvre, considérée jusqu'ici comme une copie d'un original, perdu. 

Ouvrages consultés : E. Carli, Bois sculptés, polychromes du XIIe au XVIe siècle en Italie, Ed. Electa 1960, pl. 1 ; J. 
Liévaux-Boccador et, E. Bresset, Statuaire médiévale de collection, Ed. Les clefs du temps, 1972, pp 216-219 
A. Delpriori, La Scuola Di Spoleto – Immagini dipinte, e scolpite nel Trecento tra Valle Umbra e Valnerina, Pérouse, 2015, à paraître, pp 43-47.

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